Argumentaire : Projet du Petit Bos

Les arguments du collectif Milhac Transition, que vous pouvez aussi télécharger en document PDF, sont les suivants  :

Le projet a des impacts sur l’environnement

  • Le projet est très impactant pour de nombreuses espèces protégées. Il est positionné en plein milieu d’un important couloir migratoire et dans une zone connue pour sa richesse en chiroptères. Le promoteur n’a pas jugé utile de déposer une demande dérogation pour la dégradation, l’altération et la destruction d’habitats d’espèces protégées alors qu’il est pleinement dans cette situation.
  • L’environnement proche du parc éolien accueille de nombreux équidés qui font partie du centre équestre local ou qui appartiennent à différents propriétaires. Il nous semble que les impacts sur ces animaux n’ont pas été suffisamment étudiés et qu’il serait préférable de ne pas menacer inutilement ces espaces.
  • Les tonnes de béton nécessaires à l’installation vont rester sur place à jamais car les procédures de désinstallation de ces machines prévoient uniquement le recouvrement des fondations et non pas l’excavation. Le béton ainsi enfoui peut avoir des conséquences sur les réseaux d’eau qui passent à proximité, d’autant plus que le projet est positionné au sein de plusieurs zones humides
  • La construction d’un tel parc nécessite le passage de milliers de camions qui vont générer autant d’émissions de gaz à effet de serre et abîmer nos voies de circulation.

Le projet n’est pas réaliste

  • Le projet est envisagé dans une région peu ventée. Pour compenser le manque de vent, les machines envisagées doivent être plus hautes que dans d’autres régions. Ce qui entraîne automatiquement plus de nuisances, plus de contraintes de mise en œuvre et plus de contestation pour une rentabilité énergétique très discutable.
  • Le promoteur annonce un facteur de charge de 26,8% alors qu’à titre de comparaison, le facteur de charge moyen en Nouvelle Aquitaine est de 23,4% (En intégrant les parcs très ventés en bordure de littoral) et celui de la région Occitanie est de 26,8% alors que la région comporte des espaces très très ventés comme Narbonne, Perpignan,…). Il nous semble bien mensonger d’annoncer un facteur de charge à 26,8% en Dordogne.
  • Nous constatons une certaine dilution des responsabilités et des difficultés à cerner l’entreprise qui porte le projet. Il a été initié par l’entreprise “Soleil du Midi”, mise en forme par la société Solveo-Energie et, aujourd’hui porté par la SARL “Champs Gazania”. Cette société ne comporte aucun salarié, un capital de 1 000 euros et son gérant est déjà impliqué dans 31 autres sociétés. Il s’agit d’une simple structure juridique et financière sans assise particulière même si elle semble rattachée au groupe Solvéo Energie. Cet imbroglio n’inspire pas confiance et nous n’aurons pas d’interlocuteur légitime en cas de problème.
  • Le groupe Solvéo énergie qui semble la structure la moins fragile n’a aucune expérience concrète dans l’exploitation de parc éolien de cette ampleur. En matière d’énergie renouvelable, il a principalement travaillé sur des parcs photovoltaïques et nous pensons qu’il n’est pas en mesure d’appréhender les spécificités du très grand éolien, notamment en terme de nuisance vis-à-vis de la biodiversité et des habitants.

Le projet a des impacts sur notre cadre de vie

  • La commune de Milhac-de-Nontron se trouve dans un Parc Naturel Régional Périgord-Limousin et bénéficie d’un environnement très préservé pratiquement dépourvu de pollution visuelle ou sonore. L’installation d’un parc éolien de cette ampleur va inévitablement générer des nuisances en altérant nos paysages, nos ciels étoilés et le calme de nos campagnes.
  • Les éoliennes envisagées sont prévues à quelques centaines de mètres de hameaux où résident des hommes et des femmes. Nous considérons que la distance de sécurité entre une éolienne et une habitation doit être proportionnelle à la hauteur de l’éolienne. Dans le cas présent, le promoteur envisage d’installer des machines parmi les plus hautes de France et la distance de sécurité est à peine plus élevée que les 500 m règlementaires. En vertu d’un principe de précaution, par rapport à des conséquences sanitaires méconnues, la distance de sécurité devrait être plus importante.
  • En raison de l’absence de procédure pour faciliter la concertation et co-construction indispensable pour permettre l’acceptabilité de projets environnementaux de cette nature, un climat délétère s’est installé sur le territoire. D’une manière générale, un tel projet menace les liens sociaux et crée des tensions alors même que ce territoire fragile demande de la solidarité, voire de la fraternité pour permettre à toutes les générations et tous les milieux sociaux de bien vivre ensemble.
  • Ce projet entraîne une inégalité de traitement entre les habitants de la commune. Milhac-de-Nontron est constituée de nombreux hameaux répartis tout autour du centre-bourg. Il existe, à ce jour, une relative égalité de traitement entre les hameaux et une certaine fraternité. Le projet éolien du petit bos est envisagé sur le Nord de la commune et c’est donc tous les hameaux de ce secteur qui vont être fortement impactés alors que la partie Sud restera relativement préservée. Cette situtation pourrait générer de l’amertume et dégrader l’unité de la commune.

Le projet est une atteinte à la démocratie et aux droits des femmes et des hommes

  • L’enquête publique est lancée en pleine crise sanitaire, privant ainsi les associations locales de défense de l’environnement et du cadre de vie de la possibilité de réunir les habitants pour les informer. Les personnes âgées, bien ancrées dans ce territoire ne vont pas prendre le risque d’aller rencontrer les commissaires enquêteurs.Le dossier est extrêmement complexe et comporte plus d’un millier de pages. Comment la population peut-elle en prendre connaissance en un délai d’un mois sachant que les synthèses proposées et réalisées par le promoteur pointent rarement les réelles difficultés.
  • Le projet n’a pas été mené en concertation. Aucune réunion publique n’a été organisée par les institutions et seul le promoteur a organisé une réunion d’information. Cette dernière n’a absolument pas été menée dans une logique de concertation mais simplement dans le but de pouvoir mentionner dans le dossier du projet l’existence d’une réunion.
  • Une fois bien informés, la grande majorité des élus locaux se sont déclarés opposés au projet, y compris le conseil municipal actuel. Il semble qu’ils n’aient aucun pouvoir pour arrêter la machine imposée de manière jacobine bien loin des aspirations des habitants.

Le projet a des impacts sur notre économie locale

  • Un tel projet n’apporte aucun emploi local puisque toute la supervision est gérée à distance, en particulier dans la région de Toulouse et que les équipes de maintenance ne sont pas sur place.
  • L’installation d’équipements industriels démesurés retire à notre environnement son caractère rural et champêtre tout en portant atteinte à la spécificité de nos paysages. Une telle démarche va à l’encontre d’un développement du tourisme vert recherché par la clientèle touristique qui s’aventure dans cette partie de la Dordogne.
  • Même si les promoteurs s’en défendent, il est difficilement imaginable que l’installation de 4 aérogénérateurs de 200 m à proximité d’une habitation n’ait pas d’impact sur la valeur des biens immobiliers.

Le projet n’est pas la bonne réponse pour lutter contre le réchauffement climatique.

  • Le modèle économique du projet repose d’une part sur un modèle capitaliste où des actionnaires investissent en vue de faire des profits et d’autre part sur une logique de subventions très généreuses. Cette approche génère une fois de plus des inégalités où certains s’enrichissent pendant que d’autres ont toutes les nuisances.
  • Selon nous, une approche efficace passe au contraire par des choix plus équilibrés qui s’appuient sur des solutions énergétiques adaptées au territoire, une répartition juste des profits, une décroissance générale et une réduction importante de notre consommation.
  • Ce projet nous semble bien plus financier que écologique et le promoteur cherche à duper la population en s’appuyant surtout sur une écologie politique et dogmatique alors que nous avons besoin d’une écologie réaliste et pragmatique.

Sur la base de cet argumentaire, notre collectif a déposé la contribution 1237 sur le registre d’enquête dématérialisé. Vous pouvez télécharger ci-dessous cette contribution qui comporte 20 observations.


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